C'est aujourd'hui le jour de mon anniversaire. |
Nous sommes réveillées à grand fracas comme tous le matins pour le changement des draps. Lara dit en plaisantant que les femmes de chambre qui nous réveillent sont des terroristes. Cela nous amuse beaucoup.
Ma tension des de 110/70.
Les infirmiers et infirmières du service m'apportent mon plateau de petit déjeuner, joliment décoré, avec une bougie, en me chantant 'Happy Birthday'. Je suis émue par ce petit geste très touchant. Pendant toute la journée, ils vont se montrer encore plus charmants qu'à l'accoutumée.
Après mon petit déjeuner, je décide de me faire belle pour cette journée particulière. J'attends des visites. Je vais aux toilettes, je me douche, sans oublier bien sûr de nettoyer mon stent et mon vagin, et sans oublier la solution antiseptique ainsi que la pommade 'Madécassol' que j'applique à l'endroit où se trouvaient mes agrafes. Enfin, je me maquille.
Je passe le plus clair de mon temps à discuter avec ma voisine. Nous sommes maintenant devenue bonnes amies et nous nous racontons nos vies respectives. La sienne n'a pas été facile et elle a souvent dû se battre.
Je suis harcelée d'appels téléphoniques et de courriers pour mon anniversaire.
Mes parents arrivent avec le champagne. J'en bois une gorgée avec eux et en propose également à Lara. Je suis inondée de cadeaux. Je reçois d'autres visites l'après midi, et ce jusqu'à 19-20 h (en particulier de la joyeuse équipe de la bibliothèque du CE d'Alcatel et d'EveLine, ma grande soeur en pensées). Cela m'ennuie un peu vis à vis de Lara qui a très certainement encore besoin de repos et ne reçoit elle que peu de visites. Je décide de ralentir le rythme demain, ou au moins de descendre dans le hall pour ne plus l'importuner. Lara a par ailleurs des problèmes avec son ami et sa famille. La pauvre est au bord de la crise de nerfs et je tente de la consoler.
En voyant Frau Dr. Spehr, elle essaiera de négocier pour que nous ayons notre deuxième opération (la labioplastie) en même temps en mai. Ce serait très chouette de se revoir dans six mois.
Mon repas du soir est un Bibeleskäs (fromage blanc aux herbes). Cela n'a rien de dépaysant pour une alsacienne !
Tout au long de la journée, j'ai bu autant que possible afin de m'entraîner à uriner. Le jet est maintenant plus puissant et si je me lève, je peux parfois évacuer encore un peu de résidu. Mais mon 'score' (résidu après urine) reste mauvais. J'ai atteint une fois les 30-40 ml, mais les autres essais indiquent plutôt une valeur proche des 100 ml (la limite à ne pas dépasser est 50 ml). Si la situation ne s'arrange pas demain, je décide de mentir à Frau Dr. Spehr car je veux sortir. Après tout, prolonger mon séjour ici dans le seul but de m'entraîner à uriner n'a aucun intérêt. Je peux aussi faire ce travail chez moi.
Je reçois mon injection anti-thrombose. "Spécialement pour mon anniversaire", me dit l'infirmière en plaisantant. Je la remercie de ce beau cadeau.
Je m'endors, après cette journée bien remplie, en regardant avec Lara, une fois n'est pas coutume, une ânerie à la télévision.