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Petite promenade entre copines. |
La femme de chambre me réveille et change mes draps. On m'apporte mes cachets pour la journée. Je n'y trouve plus de calmant. Serait-ce la récompense pour ma bonne prestation d'hier soir ?
Ma tension artérielle est de 120/70.
On m'apporte mon petit déjeuner, toujours aussi copieux.
Je discute un peu avec ma voisine Lara. Elle travaille comme danseuse go-go dans un club assez huppé. J'en sais beaucoup plus sur sa vie. Elle en a réellement 'chié' par le passé et a dû se battre pour s'en sortir.
Je pars marcher un peu. J'ai fermé l'écoulement d'urine vers ma poche pour m'entraîner à uriner normalement. Ma première tentative m'indique un résidu de 25 ml (le but à atteindre est de passer sous la barre des 50 ml). Je suis heureuse mais les essais suivants donneront plutôt un score proche des 100 ml.
Le matin, je me douche, change mon stent et nettoie mon vagin.
Lara et moi sommes véritablement devenues amies.
Mon repas de midi se compose de pâtes et de fromage. C'est plutôt bon et assez copieux, mais j'ai de plus en plus faim. Dans la journée, je m'empiffre de chocolat, ce qui n'est pas raisonnable du tout compte tenu de l'état de mon foie.
Je vais aux toilettes et me maquille. Pour une fois, j'ai envie de me faire belle, sans doute en raison de l'influence de ma voisine qui est réellement très mignonne. Dommage qu'elle soit hétéro :-)
Maintenant que Lara va mieux, nous partons nous promener un peu dans le couloir toutes les trois (Natascha, Lara et moi). Les infirmières sont sous le charme ("3 anges" :-) ) et nous prennent en photo.
Je fais ensuite un petit tour à la réception pour faxer mon document d'hier (Bestätigung).
On m'apporte mon chocolat chaud et une part de gâteau, que je complète par du chocolat. Ma gourmandise me perdra.
Je passe mon après-midi à discuter avec ma voisine Lara, lire, écouter de la musique, me dégourdir un peu les jambes et m'entraîner à uriner. Le score de 100 ml que j'obtiens à presue chaque fois que j'urine n'est pas satisfaisant. J'espère descendre sous la barre des 50 ml avant la visite de contrôle de dimanche soir afin de pouvoir rentrer chez moi lundi. Rien n'est moins sûr et j'angoisse un peu.
Lorsque j'urine, la 'commande' est sensiblement la même qu'avant l'opération, mais les contractions que je pouvais exercer sur mon pénis ont maintenant un effet sur mon vagin, ce qui n'est d'aucune utilité pour uriner. Il me faut donc plus d'efforts pour arriver à un débit moindre. Le jet est par ailleurs moins régulier.
On m'apporte un assortiment de fromages en guise de repas du soir.
Je reçois ensuite quelques appels téléphoniques, ainsi que la visite d'une amie transgenre de Baden-Baden. Puis je passe le reste de la soirée à bavarder avec Lara en regardant une ânerie à la télévision. Nous nous racontons nos vies respectives.
J'ai beaucoup de chance de l'avoir comme voisine car c'est une personne réellement charmante, très féminine, très sensible et d'une gentillesse rare. Je sens que Lara est quelqu'un de bien.
Je m'endors comme une masse sans même me démaquiller.
© Support Transgenre Strasbourg, le 11 janvier 2004
