L'obligation de dormir sur le dos pendant plus d'une semaine. Si vous êtes comme moi habituée à dormir sur le coté, cette contrainte est réellement très difficile à supporter.
Le fait de rester allongée toute la journée et toute la nuit pendant près d'une semaine. C'est inconfortable, le sang monte à la tête, les jambes sont engourdies et on dort très difficilement. A bout de force et sans possibilité de trouver le sommeil, le temps finit par tourner au ralenti, ce qui est réellement une torture.
La perfusion dans le cou qui perturbe l'afflux de sang vers le cerveau (le sang me montait à la tête), provoque des sifflements et empêche de trouver le sommeil. Un des moments les plus pénibles de mon séjour à la clinique a été celui où, après m'avoir retiré la perfusion, j'en ressentais toujours les effets. J'ai cru, à tort, que celle-ci avait fait des dégats dont je souffrirais à vie, et je me suis mise à paniquer.
Essayer en vain de dormir avec toute une 'quincaillerie' branchée (perfusion, oxymètre, ECG, tensiomètre à déclenchement automatique toutes les heures 24h/24) et les allers-retours incessants d'une infirmière en service de soins intensifs ou en service d'observation.
Voir défiler 36 heures sur une horloge sans dormir et sans rien pouvoir faire pour tuer le temps au service de soins intensifs à l'issue de l'opération.
Ma première tentative de remise en place du stent dans mon néo-vagin qui s'est soldée par un malaise (chute de tension provoquée par la panique).
Il s'agit sans conteste de l'anesthésie générale (je me suis d'ailleurs inquiétée à juste titre).
Continuer à souffrir, après le retrait de la perfusion placée dans le cou, d'un mal de crâne (ou pluot d'un afflux sanguin trop important dans le cerveau) qui empêche de trouver le sommeil. J'ai paniqué à l'idée que je garderais peut-être ces séquelles à vie.
Les deux séances de soins en salle gynécologique avec une Frau Dr. Spehr autoritaire et froide.
La 'contemplation' de mon néo-vagin, à l'aide d'un miroir, lors du retrait des bandages.
Répondre, en allemand, à la question 'Wo sind sie?' ('Où êtes-vous ?'), deux heures après l'opération, sans force, avec la voix cassée et la tête dans le brouillard à cause des produits utilisés pour l'anesthésie.
L'annonce à mon réveil à l'issue de l'opération, de mes deux arrêts cardiaques. L'impression d'être une morte-vivante m'est apparue au fil des jours, et la prise de conscience que j'aurais pu mourir sans même m'en rendre compte continue à me travailler.
Le changement du catheter Foley dans l'urètre qui produit une sensation assez indescriptible.
Le retrait des drains qui donne l'impression d'un serpent qui vous traverse le ventre. Le retrait de la sonde urinaire piquée dans la vessie produit une sensation similaire.
Le nettoyage de l'intérieur du néo-vagin par Frau Dr. Spehr, à l'aide d'un chiffon imbibé d'antiseptique. La sensation n'est pas du tout douloureuse mais très étrange, surtout la première fois.