Les hormones sont des messagers chimiques de notre corps. Elles permettent à nos cellules (donc à nos organes) de communiquer entre elles.
Le mot 'endocrinologie' est formé des termes grecs 'endon' (dedans, à l'intérieur) et 'krinein' (sécréter). L'endocrinologie est la science qui étudie les hormones : les substances chimiques sécrétées à l'intérieur du corps. Malheureusement, l'endocrinologie n'est pas une science exacte, mais est largement basée sur l'empirie et (très souvent à tort) l'analogie. Même les endocrinologues spécialistes avancent souvent à tâtons dans cette matière, et tout particulièrement quand ils s'occupent de personnes transgenre, car leur traitement n'est enseigné nulle part.
Nos cellules utilisent essentiellement deux moyens pour communiquer entre elles :
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Le moyen le plus rapide et précis est la communication nerveuse. En gros, une cellule envoie un message vers une autre cellule via une fibre nerveuse sous forme d'impulsions électriques. L'information est spécifique à ces cellules et n'est transmise que vers une seule destination, un peu comme dans une conversation téléphonique. Les cellules qui ne sont pas reliées à cette fibre nerveuse précise ne reçoivent pas le message. Notre cerveau utilise beaucoup ce mode de communication, entre ses neurones mais aussi vers nos muscles. |
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Mais pour transmettre certains messages plus généraux (p.ex. 'utiliser les réserves de sucre' ou 'fabriquer du muscle'), la communication nerveuse est inadaptée, car elle nécessiterait de s'adresser individuellement à des milliards de cellules éparpillées un peu partout dans notre corps. Pour cela, il existe des messagers chimiques, notamment les hormones. Une hormone est une substance produite par un organe ou une glande (ou cellule) endocrine (un organe dédié à leur production), puis déversée dans le sang. Comme le sang circule partout dans notre corps, le message porté par la molécule est diffusé partout. C'est un peu comme la télévision : avec un seul émetteur, on 'arrose' des milliers de personnes d'un message unique. |
Il existe des milliers d'hormones différentes qui agissent sur tout un tas de choses. Certaines provoquent des réactions d'urgence (p.ex. l'adrénaline), d'autres jouent un rôle de régulation (p.ex. l'insuline, qui régule le taux de glucose dans notre sang), d'autres encore jouent un rôle dans la croissance, la gestion de l'énergie, la reproduction, ou l'adaptation à l'environnement extérieur (le froid p.ex.). Très souvent, une hormone a plusieurs effets simultanés, et interagit avec d'autres substances ou hormones. Il est donc très délicat de dire que p.ex. l'hormone 'X' est l'hormone de jeunesse ou que l'hormone 'Y' est l'hormone de la croissance des seins. Et si les effets des hormones les plus importantes sont aujourd'hui connus (du moins dans les grandes lignes), il en existe une kyrielle dont on ne sait encore rien ou dont on ignore même l'existence. [002] [004] [005]
Les hormones sont nécessaires pour assurer un équilibre qui nous maintient en bonne santé : c'est ce qu'on appelle l'homéostasie. Cet équilibre est fragile et est influencé entre autres par le sommeil, le stress, l'alimentation, la lumière, ou bien sûr par un traitement hormonal. Prendre des hormones n'a donc rien d'anodin : les répercussions sur la santé sont nombreuses. [002] [013]
Une glande est un organe dédié à la production et sécrétion d'hormones. La plupart des hormones sont produites par des glandes. [013]
Les principales glandes de notre corps sont l'hypophyse (située sous le cerveau), les gonades (testicules ou ovaires), les surrénales, la thyroïde, les parathyroïdes, et le pancréas. L'hypophyse est pour ainsi dire le chef d'orchestre des autres glandes : elle régule les substances qu'elles fabriquent. Mais l'activité de l'hypophyse est elle-même sous le contrôle de l'hypothalamus. [002]
Une fois sécrétée par une glande, une hormone circule dans le sang. Mais elle n'atteint pas toujours sa cible en son état d'origine :
Elle peut être transformée en cours de route par des enzymes en une autre hormone dont les effets sont différents voire opposés. Beaucoup d'hormones sont des produits de transformation. De nombreux facteurs favorisent ou inhibent ces transformations, et c'est même le principe de certains médicaments utilisés en TSH. [002] [003] [006]
Elle finit par être inactivée puis éliminée (par les reins ou le foie). C'est le sort de toutes les hormones : sans ce mécanisme, il serait impossible pour notre corps de réguler les dosages hormonaux. Par conséquent, si on veut garantir par un traitement hormonal le taux constant de telle ou telle hormone dans notre corps, ce traitement devra être continu et non pas ponctuel. [002] [003]
Bien qu'elles circulent partout, toutes les hormones n'agissent pas partout. Pour qu'une hormone ait un effet, elle doit atteindre un récepteur qui la reconnaît. C'est encore une fois un peu comme la télévision : les émissions de toutes les chaînes sont diffusées partout, mais seuls les récepteurs réglés sur la chaîne 'Unetelle' peuvent recevoir ses émissions. Concrètement, ce système permet à certains messages hormonaux de ne produire des effets que sur certaines parties de notre corps.
Qui plus est, un même message hormonal peut avoir des significations (donc des effets) différents selon les types de récepteurs qu'il atteint. La testostérone p.ex. fait pousser les poils du corps, mais ralentit la pousse des cheveux. [002]
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On appelle ligand la molécule (ici : l'hormone) qui se lie naturellement à un récepteur pour produire un effet. Plus simplement, le ligand d'un récepteur est le message que ce récepteur est capable de comprendre. [013] |
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Un agoniste pour un récepteur est une molécule autre que le ligand, mais qui est elle aussi 'comprise' par ce récepteur. P.ex. l'ethinylestradiol (un produit de synthèse présent entre autres dans de nombreuses pilules contraceptives) est un agoniste de l'estradiol (le principal estrogène naturel), c'est-à-dire qu'il agit sur les mêmes récepteurs. De nombreux produits pharmaceutiques synthétiques sont des agonistes (souvent plus puissants) de molécules naturelles. [019] |
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Un antagoniste vient au contraire se fixer sur un récepteur pour l'empêcher de recevoir les messages qu'il est supposé recevoir de son ligand. C'est à peu près comme si quelqu'un venait brouiller votre antenne de télévision pour vous empêcher de recevoir un ou plusieurs des programmes diffusés. Les antagonistes sont très utilisés en médecine et notamment en TSH pour empêcher certaines hormones naturelles d'agir. Mais il existe d'autres façons de faire : on peut empêcher la fabrication de certaines hormones (c'est ainsi qu'agit p.ex. l'acétate de cyproterone, un anti-androgène) ou empêcher l'hormone de se transformer pour agir (c'est le principe de la finasteride, un autre anti-androgène). [019] |
© Support Transgenre Strasbourg, le 2 décembre 2007