Rester en bonne santé.
Réduire autant que possible la dysphorie du genre en rapprochant le plus possible mes caractéristiques sexuelles secondaires des caractéristiques sexuelles secondaires femelles. Notamment : réduire ma pilosité, arrondir les traits de mon visage, redistribuer les graisses de mon corps, développer ma poitrine.
Réduire la libido 'animale' mâle, que je subissais auparavant, tout en conservant une libido moins compulsive que l'on pourrait caractériser comme plus 'féminine'.
D'une vie à plein temps dans un rôle social considéré comme féminin.
D'un suivi régulier par un médecin (analyses de sang entre autres).
D'épilations au laser pour faire disparaître la barbe et la pilosité du corps.
Corps mâle, 1m76, 83 kg, 26 ans, pilosité normale, peu développée sur le torse et inexistante sur le dos, pas de calvitie.
Testostérone sérique totale dans la moyenne mâle : 25.19 nmol/l.
Bon état de santé (foie, formule sanguine, cholestérol).
Perte de 8 kg (de 83 kg à 75 kg) en début de traitement en changeant d'hygiène de vie (moins de viande, moins de gras, sport quotidien).
Libido présente et souvent oppressante (jusqu'à 2 rapports par jour) pour des raisons aussi bien physiques (androgènes dans la norme mâle) que psychiques (addiction à la masturbation car j'étais mal dans ma peau).
Après m'être documentée sur le sujet (ouvrages spécialisés, publications scientifiques, listes de diffusion, forums de discussion sur les traitements hormonaux des personnes transgenre), j'ai opté pour les produits suivants :
Un estrogène : L'estradiol, qui est le principal estrogène naturel humain. J'ai opté pour la voie transdermique (gel) afin d'éviter le premier passage hépatique inévitable avec les estrogènes oraux, et dangereux pour la santé (charge accrue du foie, risques de thromboses veineuses).
Un progestatif : La progestérone, qui est le principal progestatif naturel chez les humains.
Un anti-androgène léger : La finasteride, qui inhibe une des enzymes responsable de la conversion de la testostérone en DHT, le principal androgène naturel.
L'estradiol est responsable du développement des caractéristiques sexuelles secondaires dites 'femelles'. Il agit également comme anti-androgène en inhibant la boucle GnRH/LH/testostérone.
La progestérone complète les effets de l'estradiol. Elle donne à la poitrine une forme plus naturelle (moins tubulaire), elle accélère la redistribution des graisses, arrondit les traits, et son effet progestatif permet aussi de réduire la production d'androgènes par le corps (par rétroaction sur l'hypophyse). En outre, j'ai pu constater que c'est un antidépresseur efficace, et qu'elle a des effets très positifs sur la libido (excitation sur stimulation, réorganisation du système nerveux pour une plus grande sensibilité du corps, sensibilité anale accrue).
La finasteride abaisse le niveau de DHT, responsable de la plupart des effets virilisants (excepté le développement musculaire) (comme la pilosité du corps, le ralentissement de la pousse des cheveux, voire l'alopécie chez certaines personnes, la libido compulsive, les odeurs corporelles mâles). Comme tout anti-androgène, à forte dose (1 mg/jour), la finasteride peut entraîner des dépressions, d'où l'intérêt d'utiliser la progestérone pour compenser ces effets.
Février 2001 (Avant le traitement substitutif hormonal) |
Sang : | Analyse de sang
du 15 mars 1999 :
|
Physique : | Poids : 75 kg (pour 1m75), inchangé jusqu'à ce jour. |
Juillet 2001 (Début du traitement) |
Traitement : |
Début du traitement en juillet 2001, d'abord en automédication (mais
sur prescription). Progressivement, en un mois, j'arrive au dosage suivant :
|
Physique : | De manière objective : aucun effet visible, hormis la peau qui semble s'adoucir très légèrement. Mais j'accepte déjà mieux mon corps car je fais quelque chose pour lui et non plus contre lui. |
Psychisme : | Les effets apparaissent en une semaine : Sautes d'humeur, euphories suivies de dépressions. Fatigue anormale. Disparition de la libido. La progestérone aurait sûrement permis d'atténuer les dépressions liées à la baisse des androgènes, mais à cette époque, j'en ignorais encore les vertus. |
Août 2001 à septembre 2001 (1 à 2 mois de traitement) |
Traitement : | Je stabilise
(jusqu'à fin décembre 2001) mon traitement sur :
|
Physique : | Je ne constate toujours rien. |
Psychisme : | Plusieurs mois seront nécessaires pour atténuer les sautes d'humeur et trouver un équilibre. Les mécanismes hormonaux sont très lents. |
Sang : | Analyse de sang du 29 août 2001 :
La TSH élevée signifie que la thyroïde est en sous-activité. Ce problème causé par une carence en iode sera réglé en adaptant mon alimentation. Le niveau faible d'acide urique traduit une activité normale des reins. Le niveau de cholestérol à baissé depuis le début du traitement, ce qui est une bonne chose sur le plan cardio-vasculaire. Il restera faible jusqu'à ce jour. |
Octobre 2001 (3 mois de traitement) |
Physique : |
La peau continue à s'adoucir, la repousse des poils est ralentie. Je sens
des picotements au sein gauche et mes tétons sont plus sensibles depuis
fin septembre. Les ongles sont devenus cassants et se dédoublent alors qu'ils étaient solides et longs avant le traitement hormonal. Ma sensibilité à l'alcool s'est accrue de façon évidente (vertiges après 1/2 verre de vin). |
Psychisme : | Sensibilité (voire sensiblerie) accrue. Je constate un 'coup de blues' tous les soirs vers 19 h. Cela est vraisemblablement dû à la baisse de DHT. |
Libido : | Nette atténuation de mes fantasmes sexuels autodestructeurs. Ma libido compulsive a disparu. En fait, ma libido tout court a disparu, ce qui devient un problème. La baisse de DHT provoquée par la prise de finasteride y est sans doute pour quelque chose. |
Décembre 2001 (5 mois de traitement) |
Physique : | Les érections et l'éjaculation sont difficiles mais toujours possibles. L'éjaculat est quasi inexistant (3 gouttes transparentes et sans odeur). Le sein gauche s'est bien développé depuis fin novembre. Les glandes mammaires dépassent l'aréole, de la graisse s'est formée. Le Sein droit à enfin démarré sa croissance. Depuis 2 semaines, il est dur et très sensible. |
Psychisme : | En réduisant ma prise de finasteride, les déprimes de début de soirée s'atténuent. |
Libido
: | Ma libido est toujours inexistante. En réduisant ma prise de finasteride, elle réapparaît. |
Sang : | Analyse de sang
du 21 décembre 2001 :
|
Janvier 2002 (6 mois de traitement) |
Physique : | Développement régulier de la poitrine malgré un léger ralentissement. Ejaculat réduit à 2 gouttes. |
Psychisme : | Les déprimes de début de soirée sont toujours là. Mon émotivité est à son apogée. |
Libido : | Ma libido continue à être inexistante. |
Traitement : | Je décide de commencer la progestérone
pour combattre mes dépressions. Ceci me permet par ailleurs de réduire
mon dosage de finasteride (car la progestérone a un effet anti-androgénique
avéré) :
|
Février 2002 (7 mois de traitement) |
Traitement : |
Pour compenser l'effet légèrement anti-estrogénique de la
progestérone, je passe à 6 doses d'Estreva Gel par jour :
|
Mars 2002 à août 2002 (8 à 13 mois de traitement) |
Sang : | Analyse de sang
du 4 août 2002 :
|
Poitrine : | 1/2 bonnet A en août. (photo) |
Septembre 2002 à octobre 2002 (14 à 15 mois de traitement) |
Traitement : | J'arrive enfin à supporter un dosage un peu plus élevé de progestérone :
|
Psychisme : | Même à 80 mg/jour, la progestérone ne parvient pas à stabiliser mon humeur (déprimes de début de soirée sans raison explicable). Mais un dosage plus élevé me cause toujours des crises d'angoisse et une hyperactivité. |
Novembre 2002 à décembre 2002 (16 à 17 mois de traitement) |
Traitement : | Après
plusieurs essais infructueux étalés sur plusieurs mois, je parviens
enfin à supporter 200 mg/jour de progestérone :
|
Physique : | En quelques mois, la progestérone change beaucoup de choses : les traits du visage s'arrondissent, les fesses et les hanches se développent, la poitrine s'arrondit. |
Psychisme : | Les effets de stress et d'hyperactivité ont disparu et je constate rapidement que la progestérone est un très bon antidépresseur. Par ailleurs, ingérée rapidement au cours d'un repas, elle produit parfois des effets psycho-actifs ressemblant à ceux du cannabis, qui ne sont pas désagréables en soi, bien que je ne cherche pas à les provoquer. |
Libido : | Je constate également que la progestérone est un excellent stimulant pour la libido. Il s'agit d'une libido plus riche que par le passé. Tout mon corps est sensibilisé et plus particulièrement la nuque, le cuir chevelu, les oreilles et l'anus. Les caresses provoquent des 'ondes' qui traversent tout le corps. Les érections seront également facilitées mais sur un mode différent du fonctionnement mâle (l'éjaculation n'est par exemple pas ressentie comme un besoin). |
Sang : | Analyse de sang du 23 décembre 2002 :
Le taux de la testostérone sérique totale est sans réelle importance étant donné sa conversion en DHT inhibée par la finasteride. Le taux d'estradiol est anormalement élevé. S'il se maintient à moyen/long terme, le traitement devra être adapté pour limiter les risques (cancers entre autres). Mais il n'est pas impossible que ce chiffre soit non représentatif de la réalité (prise de sang trop proche de l'application de l'Estreva Gel ou point de prélèvement du sang sur une zone couverte par le gel). Le niveau faible de LH confirme que la boucle de rétroaction hypothalamus-hypophyse-gonades est quasi coupée par l'estradiol et la progestérone. Le niveau de prolactine est un peu haut, mais pas inquiétant. Il reste néanmoins à surveiller car à trop fortes doses, l'estradiol et la progestérone peuvent favoriser un prolactinome (tumeur de l'hypophyse, à risques mortels). Les niveaux de TSH et de FT4 traduisent une activité normale de la thyroïde. |
Janvier 2003 à février 2003 (18 à 19 mois de traitement) |
Sang : | Analyse de sang du 11 février 2003 :
La DHT est à un niveau assez bas, preuve de l'efficacité de la finasteride comme anti-androgène. Le niveau faible des triglycérides (et le cholestérol toujours bas) est satisfaisant sur le plan des risques cardio-vasculaires. Le niveau faible d'acide urique (et la créatinine dans la norme) traduit une activité normale des reins. |
Mars 2003 à avril 2003 (20 à 21 mois de traitement) |
Sang : |
Analyse de sang du 17 avril 2003 :
|
Mai 2003 à août 2003 (22 à 25 mois de traitement) |
Sang : | Analyse de sang du 18 juillet 2003 :
L'estradiol est revenu à un niveau moins inquiétant, sans rien changer au traitement, ce qui semble confirmer une erreur de mesure lors de la prise de sang du 23 décembre 2002. Les autres valeurs restent dans la normale, y compris la prolactine. La testostérone a un peu augmenté mais reste faible. La faible concentration en triglycérides a vraisemblablement une origine alimentaire. |
Poitrine : | Bonnet A en août. (photo) |
Physique : | Amélioration assez nette du passing depuis juin. La poitrine continue à se développer mais lentement. Le problème d'ongles cassants s'atténue grâce à la prise de gélatine sous forme de compléments alimentaires. |
Libido
: | Regain de libido pendant l'été me contraignant à passer temporairement à 1mg/jour de finasteride lorsque celle-ci devient trop compulsive. La chaleur (été très chaud) semble y être pour quelque chose. |
Septembre 2003 à novembre 2003 (26 à 28 mois de traitement) |
Sang : | Analyse de sang du 15 octobre 2003 demandée par le Dr. Spehr :
L'analyse ne révèle rien d'anormal ou d'inquiétant en vue de l'opération génitale planifiée pour le 24 novembre 2003. Seules les hématies sont un peu sous la normale mais le niveau n'est pas inquiétant et le reste de la numération globulaire est normal. Je décide cependant d'entrependre un traitement à base de vitamine B12 pour faire remonter les hématies avant l'opération. Je m'efforce aussi de manger un peu plus gras et plus de viande en vue de l'opération. |
Urine : | Analyse d'urine du 15 octobre 2003 demandée par le Dr. Spehr :
|
Traitement : | Je teste si je supporte bien la DHEA (50 mg par voie orale tous les 2 à 3 jours sur une période de 2 semaines) que j'envisage de prendre immédiatement après la GRS pour amortir la baisse du niveau d'androgènes liée à la castration. Les effets sont satisfaisants (j'ai plus d'énérgie, pas d'effets secondaires importants) mais le dosage à 50 mg est un peu trop élevé (surexcitation, stress, légère apparition de boutons au visage). L'effet ressenti est très proche de mes premiers essais avec la progestérone. |
Poitrine : | La croissance a repris fin octobre, avec une alimentation un peu plus grasse. (photo) |
Physique : | La peau s'est légèrement adoucie. |
Libido : | Nette diminution de la libido depuis septembre. |
22 novembre 2003 - 08 décembre 2003 : Vaginoplastie |
Chirurgie : | Vaginoplastie
:
|
Décembre 2003 - Janvier 2004 (29 à 30 mois de traitement) |
Traitement : | N'ayant plus
de testicules, j'arrête de prendre de la finastéride. Je réduis
par ailleurs la prise d'estradiol, en raison du nouvel équilibre hormonal
qui s'est installé après la vaginoplastie :
|
Physique : | Peu de changements (hormis évidemment mon vagin tout neuf !). J'ai pris du poids (8 kg) en raison d'une alimentation trop riche (sucreries) et du manque d'exercice physiques durant ma convalescence. |
Psychisme : | Excellente acceptation de mon
nouveau corps (vaginoplastie). En l'espace de 2 semaines, mon vagin fait vraiment
partie de moi. Grandes remises en question (professionnelles et familiales) certainement provoquée par ma convalescence (cassure de rythme, pause dans ma vie). Je décide de changer tout ce qui m'empêche de m'épanouir. Le mois de décembre est particulièrement difficile (tendances destructrices et autodestructrices) en raison de ces grands changements. |
Libido : | Bonne. Premiers rapport sexuel vaginal début janvier. |
Poitrine : | Ma poitrine à régressé durant l'opération, sans doute en raison de l'interruption du traitement hormonal pendant une semaine et de l'épreuve pour le corps que constitue l'opération. Fin janver, elle retrouve sa taille pré-op. |
Février 2004 - Mars 2004 (31 à 32 mois de traitement) |
Physique : | Reprise de l'exercice physique (vélo et kung fu, notamment) pour retrouver mon poids initial. |
Psychisme : | Fuite dans le plaisir jusque mi-février. Reprise en main et équilibre retrouvé fin février. |
Libido : | Très bonne. Premier orgasme vaginal à l'aide d'un vibromasseur le 10 février 2004. |
Poitrine : | Stable. |