GRS - Sécurité Sociale

Dernière mise à jour le 21 avril 2004

Mes déboires avec la Sécurité Sociale

La quantité de paperasse inutile, les dialogues de sourds et la lourdeur des démarches que j'ai engagées auprès de la Sécurité Sociale m'ont poussée à écrire un chapitre à part sur mes aventures avec certains dinosaures psychorigides de cette institution.

 

Tentative de changement de prénom dans mon dossier et de mon numéro de Sécu

Refusé.

Quelques semaines après mon opération, je reçois un courrier de ma CPAM me proposant de mettre à jour mon identité dans mon dossier.

Après de longs échanges de courriers accompagnés de nombreuses pièces jointes (justificatifs en tous genre de mon opération, acte de notoriété, formulaires de changement de situation inadaptés à mon cas), la CPAM refuse finalement de modifier mon identité, au motif que je n'ai pas de jugement pour mon changement d'état civil.

L'acte de notoriété et les justificatifs de la clinique ne leur suffisent pas.

Je reste donc officiellement enregistrée sous mon prénom masculin pour la Sécurité Sociale. Cela ne m'empèche pas toutefois d'être enregistrée sous 'Alexandra ' par tous mes médecins, et de remplir toutes mes feuilles de soin avec mon prénom féminin (en conservant mon numéro de sécu commençant par '1'). Je n'ai jamais eu de problème pour mes remboursements.

Par ailleurs, je suis enregistrée sous 'Alexandra' dans le dossier de ma mutuelle, après l'avoir avertie de ma transition et lui avoir transmis une copie de mon acte de notoriété. Là non plus, je n'ai aucun problème pour mes remboursements de soins.

 

Remboursement de l'opération

Refusé.

J'ai payé mon opération moi même. S'agissant d'une opération dans une clinique privée à l'étranger, je n'ai rien demandé à la Sécurité Sociale (pas de formulaire E111, E112, ni demande préalable) de façon à garder toute ma liberté.

De retour de la clinique, j'ai tout de même entamé des démarches (sans me faire d'illusions toutefois) pour demander une prise en charge de ma vaginoplastie. Je l'ai fait plus pour le 'sport' et aussi par curiosité.

J'ai exposé mon cas (lieu et date de l'opération, nom de la chirurgienne, justificatifs de la clinique, attestation de mon psychiatre sur la nécessité de cette opération, documents attestant que je suis suivie depuis plus de deux ans par un endocrinologue et un psychiatre) directement au médecin conseil du service médical de ma CPAM.

Début septembre, je reçois un courier de la CPAM m'informant qu'elle ne prendra pas en charge les frais de mon opération. Selon la CPAM, "des soins similaires auraient pu être réalisés en France dans un délai compatible avec mon état de santé". Au vu des retours que j'ai eu sur l'état de l'art plus que catastrophique de la chirurgie génitale en France et de ce que j'ai pu voir par moi même sur la photothèque du Caritig, j'en doute.

Je préfère rire (jaune) face à une telle bêtise et hypocrisie et je me félicite d'avoir fait le choix (et les sacrifices pour mon budget) de financer moi même ma chirurgie génitale. Cela m'aura au moins évité d'avoir à rendre des comptes à certains imbéciles de la CPAM.

 

Arrêts maladie

Tractations en cours.

Je n'ai eu aucune difficulté à toucher des indemnités journalières durant toute la période (environ 2 mois) de ma convalescence. Les arrêts maladie (avec sorties libres dès la deuxième semaine) établis par mon généraliste, pour 'Suites opératoires' ont été acceptées sans problème par la CPAM.

En revanche, 2 mois après mon retour au travail, la CPAM m'informe qu'elle refuse de prendre en charge mes indemnités journalières pour la période durant laquelle je me trouvais à la clinique, au motif qu'ils n'ont pas trouvé de dossier me concernant auprès des caisses allemandes (et pour cause, j'ai payé l'opération de ma poche).

Après plusieurs échanges téléphoniques (jamais avec la même personne, le standard refusant de me passer la responsable) qui se contredisent, et par courrier, je comprends que la CPAM refuse de prendre en charge les indemnités journalières si je n'ai pas fait de demande préalable et si l'opération n'a pas été remboursée.

Je tente un dernier recours, en expliquant mon cas au médecin conseil du service médical de ma CPAM.

J'attends sa réponse, en me disant qu'il aurait été plus simple de ne pas informer la Sécurité Sociale de cette opération à l'étranger, et de faire simplement établir un arrêt de travail par mon médecin pour la période de mon hospitalisation.

Une lettre datée du 13 avril 2004 m'informe que ma demande de prise en charge vient d'étre adresséee à la CNAMTS et qu'il va falloir attendre la décision de cet organisme.

J'obtiens un peu plus de détails sur mon dossier par une source différente. La CNAMTS se perd dans des complications administratives que même Kafka aurait eu du mal à imaginer et je suis encore moins avancée qu'avant.