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Anormal(e) ? Et alors, où est le problème ?

'Normal' contre 'anormal'

Que signifie 'être anormal(e)' ? Le dictionnaire et le bon sens nous répondent 'sortir de la norme', bien sûr. Or, qu'est-ce qu'une norme ? Simplement, un ensemble de règles de comportement adoptées par une majorité de la population. Etre anormale, c'est donc sortir du lot. P.ex. porter une jupe lorsqu'on est de sexe mâle est quelque chose d'anormal dans le sens où peu de mâles portent une jupe.

Anormal, c'est mal ?

Le problème de beaucoup d'êtres humains est qu'ils ont une fâcheuse tendance à condamner ou à mépriser ce qu'ils ne comprennent pas ou ce qui bouscule leurs habitudes. Et c'est ainsi que pour beaucoup, 'anormal' est un terme péjoratif et synonyme de 'malade' ou 'mal'. Quelqu'un qui sort du lot et ne veut/peut pas vivre dans la norme établie est souvent critiqué et invité à rentrer dans le rang, même s'il ne porte préjudice à personne.

Car le 'crime' des gens hors norme est en fait qu'ils menacent non pas les autres gens, mais l'existence de la norme elle-même, qui n'est en réalité qu'une convention sociale totalement abstraite et souvent largement irrationnelle. La raison d'être essentielle de la norme est que la normalité rassure, car elle donne une impression d'ordre, de structure, et elle permet notamment l'exercice du contrôle. Le besoin de normaliser et d'étiqueter et réprimer les individus qui sortent du lot est omniprésent dans la société humaine et explique entre autres le succès déplorable des idéologies politiques totalitaires. Ce besoin est vieux comme l'humanité et il faut s'en méfier.

Accepter les différences

Le monde n'est heureusement pas peuplé d'un troupeau de gens normaux programmés pour suivre scrupuleusement des règles convenues à l'avance. Il est plein d'individus, tous différents, avec leurs besoins, leurs envies ou leurs motivations qui ne s'inscrivent pas nécessairement dans une norme.

Prendre du recul par rapport au moule existant est vital afin de pouvoir accepter les différences des autres et accepter les siennes. On vit bien mieux en étant soi-même, sans se soucier de ce que pensent les autres. Vous n'avez qu'une vie, et il serait dommage de la gaspiller en jouant à l'automate exécutant des figures imposées.

Avoir p.ex. un sexe d'homme, mais éprouver le besoin d'une vie sociale en femme, sort de la norme, certes, mais n'est rien de mal. Si vous en ressentez le besoin, ne vous en privez pas, vous passeriez à côté de votre vie.